Le Millésime vous propose de vous embarquer pour une Terre Sacrée, celle de la Camargue.
Tel un écrin de velours, ce territoire rural à l’équilibre fragile, renferme un joyau vivant exceptionnel qui abrite une faune variée et une flore emblématique : salée, inondée, morcelée, issue d’un combat incessant entre le fleuve, la mer et l’homme.
Vous y découvrirez la manade du Grand Salan et le roi sauvage, majestueux et incontestable de ce domaine d’exception : le taureau camarguais. Mais quoi de mieux que le recueillement avant d’entrer dans un tel sanctuaire ?
La Cité d’Agde : une traversée enchanteresse
Afin d’atteindre paisiblement cette Terre d’asile, vous voyagerez à bord d’une des vedettes du Millésime, glissant du fleuve l’Hérault du Grau d’Agde vers le Canal du Midi, dans l’enchantement de la traversée de la cité d’Agde.
Vous découvrirez tour à tour, le long des berges, la criée aux poissons, les quais de la marine et sa place, ainsi que l’un des plus beaux exemples d’église romane fortifiée de la région : la cathédrale Saint Etienne. Spectaculaire de par ses fortifications et ses proportions, et entièrement construite en lave basaltique, la cathédrale surprend par sa couleur noire particulière.
Puis, entre le Canal du Midi d’un côté et le fleuve l’Hérault de l’autre, sur une l’île appelée Parc de Belle-Isle, se présentera à vous le château de Laurens, face aux vieux quartiers d’Agde.
Suivra l’un des plus vieux monuments de la ville : le moulin des Evêques. Sa turbine, ses arches et sa cheminée de briques rouges vous conteront l’histoire d’un bâtiment aux mille vies, bien décidé à ne jamais être destitué du titre de monument majeur du patrimoine architectural agathois.
La seule écluse ronde du Canal du Midi
L’entrée dans l’écluse ronde symbolisera l’intronisation de la navigation sur le, d’abord nommé, et à juste titre, « canal royal en Languedoc », aujourd’hui appelé « Canal du Midi ». Cette ligne d’eau majestueuse s’étirant de Toulouse à la Méditerranée, demeure l’ouvrage le plus admirablement sculpté par la main de l’homme en Terre Languedocienne.
Aussi fascinante que l’œuvre du Canal dans sa globalité, l’écluse ronde en est un détail témoignant du génie de son constructeur : Pierre-Paul Riquet. Comme la Cathédrale Saint Etienne, l’écluse a été construite en pierres taillées dans la lave noire, héritage du Mont Saint Loup, volcan de type strombolien, endormi depuis quelques milliers d’années à présent.
S’enchaîneront alors le pont Saint Joseph et le pont du Jonquié, puis « les ouvrages du Libron » à Vias : pont-bâche mobile qui impressionne par ses structures métalliques en portiques, permettant au ruisseau du Libron de s’écouler vers la mer et non dans le Canal, évitant ainsi l’ensablement.
La Grande Maïre : site classé Natura 2000
Portiragnes vous ouvrira alors ses portes, et vous y entrerez par la grande. Mais c’est un euphémisme… vous y entrerez par la grandiose, la magnifique, la majestueuse « Grande Maïre ».
Ce site, classé Natura 2000, est une réserve naturelle mêlant eau douce et eau salée sur 400 hectares de pure beauté sauvage. Vous aurez le privilège d’y pénétrer doucement, calmement, car ce lieu est sacré, fragile, protégé.
Vos sens s’éveilleront alors et vous deviendrez spectateurs d’une flore rare, tels le Plantain de Cornut, les petites saladelles ou encore l’Iris d’Espagne, fleur si rare que Portiragnes est le seul endroit en France où il est possible de l’observer.
Entre deux lagunes, « la Maïre » et « la Rivièrette », vous découvrirez un paysage très diversifié où se côtoient dunes, sansouïre, prés salés et, au cœur de ce véritable poumon végétal une roselière, endroit où les roseaux abondent, abritée des eaux de mer par une digue.
Bien entendu, les habitants d’un tel domaine ne peuvent être que royaux, vous serez alors leurs invités d’exception, chanceux de pouvoir en croiser quelques uns, ils vous feront le cadeau de se laisser observer.
Sécurisés, apaisés, lovés dans cet havre de paix, rare Terre d’asile aujourd’hui disponible, nichent, naissent, se reposent le Guêpier d’Europe, la Gorgebleue à miroir, le héron pourpré, le Courlis cendré… et tant d’autres espèces d’oiseaux sauvages remarquables et prestigieux.
La manade du Grand Salan et voyage retour
En fin de matinée, vous arriverez sur la manade du Grand Salan.
Le pied mit à terre, la mémoire à peine imprégnée de souvenirs exceptionnels, vous troquerez le bateau contre une remorque tractée à la rencontre du maître des lieux depuis la nuit des temps : le taureau camarguais. Immergés au milieu du troupeau, gardians à cheval et manadier vous guideront et vous expliqueront que leur métier n’est en fait que passion et art de vivre.
Puis, c’est dans le grand mas provençal, à l’ombre de l’ardente lumière zénithale, que vous échangerez questions et impressions dans un grand moment de convivialité autour du verre de l’amitié.
Vous aurez ensuite le plaisir de partager le repas de la manadière et de goûter aux délices de la brasucade du manadier, un plat typiquement camarguais qui ravira vos papilles.
Cuites sur un feu de souches de vignes, les moules du cru exhaleront le parfum du terroir : thym, romarin, laurier sauce se mélangeront à l’ail sur des notes anisées.
Restaurés, désaltérés, vous serez conquis par ce choix de vie au cœur de la nature.
En fin d’après-midi, repus, tant sur le plan physique qu’émotionnel, vous retrouverez la navigation et revivrez l’ensorcellement du voyage onirique de l’aller en sens inverse.
Au débarquement, en fin de journée, au Grau d’Agde, vous rentrerez probablement tels des automates, votre esprit n’ayant pas encore quitté la manade, la Grande Maïre, le Canal du Midi… votre corps simplement mû par l’habitude de marcher.
Et, la nuit venant, vous vous nicherez au creux de votre couche, à la manière du Goéland railleur en quête de refuge sur la plage lorsque le vent marin se déchaîne.
Heureux de vous dire que vous avez été témoins, grâce au Millésime, de l’existence du Merveilleux, que les royaumes de quiétude n’existent pas seulement dans les contes, mais que, simplement, les rois ne sont pas des hommes…